Ce matin je me réveille bercée par les bises rurales de la ville.
Finalement c’est déjà le soir, la nuit même.
J’essaye de fermer l’œil depuis tout à l’heure, mais cette petite merde qu’on appelle la conscience persiste à me tourmenter.
La conscience… T’sais ce cours emmerdant en philo sur lequel on t’pousse à réfléchir sur toi même. Le truc c’est qu’avec ces trucs là on a dit tellement de conneries là-dessus qu’résultat va pour démêler le vrai du faux.
‘Fin bref.
J’écoute Rollins Band. Ce morceau Turned Inside Out. Une tuerie.
Et j’discute avec toi.
J’te parle de ce son que j’aimerais explorer, sampler.
Celui-ci.
Et tu m’balances ce son.
Et là… je fonds. En fait tu vois le problème avec toi c’est qu’d’un battement d’cils tu brises mes ailes.
Tu m’donnes ton corps et tu me rends ensuite accroc sans même t’en rendre compte.
Et puis après ? Après quoi je me retrouve dans les avenues de ton cœur, bercée par le ressac de ton souffle. Et puis parfois, en ce moment même, mon cœur saigne. Mon cerveau broie du noir
Et y’a mes yeux qu’ont pris des beignes. Dans ces moments apocalyptiques je pense à toi, à tes bras… Je me demande ce que me réserve encore mon futur médiéval comme « joyeusetés »
(PUTAIN j’ai envie de baiser avec toi). Donc ouais mon futur has-been c’est quoi ? Une pluie de grenouilles ? Une invasion martienne ? Des diarrhées dévastatrices ? Ou alors des droïdes commandés à distance par les kryptoniens à la coupe au bol (ou coupe de moine) les obligeant malgré leur colère à afficher un air de bienheureux sur leur visage ? Ou pire, une horde d’ados de 35 ans épileptiques qui encaisseraient les dancefloors aux mélodies disco, aux voix vocodées et aux lumières stroboscopiques.
Alors tu vas me dire, mais faut faire quoi ? Bah j’en sais rien.
Parce que bon j’peux te prédire qu’ON VA TOUS CREVER hahaha mais je peux aussi te dire ce que je fais en c’moment.
Je bois, je fume, je joue, je râle, j’écris. J’fais un peu d’zik, j’écoute beaucoup d’zik, j’fais mon rôle de femme, la vaisselle sans lave-vaisselle, j’fais un bide, j’mate des pornos amateurs et j’mate le fiasco paranoïaque de la politique du mac’ et (hihi) la dégradation du gouvernement confrontée à une guérilla sociale contre laquelle il s’use en prenant des postures cocardières, en employant des rhétoriques infantilisantes, en usant de mensonges au sommet, et en jouant des médias serviles.
Attends j’reviens, j’vais mettre un peu de musique.
J’écoute Electric Wizard, leur 5ème album comme tu peux voir avec un nouveau line-up où seul le chanteur/guitariste Jus Osborn est resté des anciens membres.
M’enfin c’est pas de eux que j’causais. Parce que tu me demandais c’qu’il fallait faire pour échapper à tout ça. Directement j’aurais tendance à t’dire de s’défoncer mais à bien y réfléchir s’essayer à Paint c’est pas mal aussi.
Ou alors… écouter Pat Thomas ça pourrait aider.
The Elephant Clock of Al Jazari.
Pat Thomas…
Grande figure de l’improvisation anglaise mais aussi grand missionaire du highlife et de afrobeat. Hallucinant pianiste insatiable défiant toute catégorie. Un jeu de main à la Thelonious Monk, limite percussionniste au piano tu vois.
J’adore. Le gars a commencé le piano à 8 ans alors qu’il pissait encore dans son lit. De formation classique, il commença par jouer du reggae et à la suite d’une rencontre avec Oscar Peterson, il se lança dans la musique improvisée.
Mélangeant jazz, improvisation et musique contemporaine, Pat Thomas c’est aussi une multitude de collab’ (Derek Bailey, Evan Parker, le monstre sacré John Zorn, Moor Mother, Lol Coxhill, Eugène Chadbourne, Mike Cooper, Thurston Moore etc etc.
Dans cet album, Pat (bah oui j’ai envie de l’appeler comme ça, parce que je me sens proche de lui t’as vu) a été inspiré par l’ingénieur et père de la robotique machinerie moderne, ce savant fou porte tout simplement le nom de Badi’ al-Zaman ibn al-Razzaz al-Jazari aka Ismaël Al-Jazari.
Et puis y’a ce disque aussi.
Akisakila / Attitudes of Preparation (Mountains, Oceans, Trees) en collab’ avec le duo Paul Abbott, excellent percussionniste et le saxophoniste Seymour Wright. Pour ce LP Ces 3 monstres s’inspirent du regretté pianiste, compositeur et poète Cecil Taylor.
Tiens j’te balance sa version originale histoire que tu entendes de quoi j’parle.
Pendant que j’ai écris ma p’tite bouse, quoique celle-ci est bien longue, j’ai accumulé encore beaucoup d’vaisselle alors je vais te laisser et aller gratter farouchement un plat à gratin avec une éponge en ferraille. J’sais pas toi mais moi souvent je piaille telle un chaton dans un lave-vaisselle pendant que je vaisselle et même si parfois une étrange envie de gratter de plus en plus fort et crier telle une punk à chien se faisant sodomiser par un éléphant d’Asie bah ça m’fait du bien. Aussi bon que de mater le championnat du monde du cri de la mouette 2024 pas loin de la frontière belge, t’sais au pôle Nord de la France, là où tu peux lécher des doigts (de Jean Bart) sans que la police vienne t’emboucaner, à… Dunkerque mec! Le Rio d’ici !
Allez avant de jouer mon rôle de femme, j’ai envie de te faire plaisir. J’te donne l’occasion d’entendre de belles voix.
(SCOOP’ : Lui c’est Steven Seagull. Le champion du monde du cri de la mouette mais aussi à c’qu’il paraît celui quibdéposa sa démission le lundi qui suivi le championnat)
[Edit : si tu t’fais chier, tu peux t’amuser à lancer les 2 vidéos en même temps]
Sur ce, Bisous.
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